domingo, 17 de abril de 2011

Interview - Paris Match



Interview Caroline Rochmann
Après ses disques d’or et de platine, « Liberta » en 2000, « Amor amor » en 2004 et « Glamour à mort » en 2009, Arielle revient le 16 mai avec « Diva latina », un album salsa-swing en espagnol. Dans le salon de l’hôtel où elle vit depuis plusieurs mois avec Bernard-Henri Lévy, son mari, elle en profite pour évoquer son enfance hors du commun, mais aussi la rumeur sur la séparation du couple qui s’aime depuis plus de vingt ans.
Paris Match. Arielle, comment vous est venue l’idée de cet album, très différent de ceux que vous nous avez proposés jusqu’ici ?
Arielle Dombasle. J’ai eu envie d’un album “muy caliente”, dans la joie et la gaieté. Que les gens aient envie de danser immédiatement en écoutant les morceaux ! Et c’est le cas ! D’ailleurs, pour les photos illustrant notre entretien, je danse le mambo en hommage à celui de Brigitte Bardot dans “Et Dieu... créa la femme”. Des mambos, j’en reprends plusieurs dans l’album. Comme “Numéro 5” de Lou Bega ou le “Gopher Mambo” d’Yma Sumac, avec sa voix incroyable qui couvre quatre octaves, pour lequel je dois monter très très haut et descendre très bas ! Je reprends des choses de Tito Puentes, de Celia Cruz et de Charlie Palmieri mais aussi des morceaux plus récents, comme ceux du groupe Mecano ou de la Mano Negra. J’ai toujours adoré la rumba, la salsa, le groove et les rythmes afro-cubains. Tous ces morceaux sont un peu mes petites madeleines proustiennes.
Par exemple ?
L’été 1974, quand sort “Porque te vas” [la chanson de “Cria Cuervos”], je suis ado et cette chanson me bouleverse. A l’époque, je vis encore au Mexique et je me souviens que j’ai le cœur qui bat pour un garçon qui a une maison au bord d’un lac, à Valle del Bravo ! Climat tropical oblige, je me languis… Chaque jour, je m’installe quatre ou cinq heures d’affilée au bout d’un ponton en bois, en prenant des poses et en faisant semblant de lire dans l’espoir qu’il me remarque… Et je chantonne “Porque te vas”… En faisant des prières ! [Rires.]
Dans cet album, vous chantez exclusivement en espagnol…
L’espagnol est ma langue maternelle. On s’incarne dans une langue et, pour moi, cela coule de source. Je suis mexicaine de tempérament et d’éducation. A la maison, on parlait toujours espagnol avec les muchachos. Mon père, originaire d’une famille de soyeux de Bourgogne, a connu ma mère à l’ambassade de France à Mexico. Il est tombé amoureux d’elle et du Mexique ! Ils ont décidé d’y vivre. Il a implanté ses ­fabriques de velours dans toute l’Amérique latine. Mon frère, aujourd’hui, a repris les affaires de velours et de soie et vit toujours au Mexique. Il vient même d’inventer un nouveau textile, à base de toile d’araignée, anti-feu et anti-éclat, que l’armée américaine vient de lui acheter – quelle histoire !
A quoi ressemblait votre enfance au Mexique ?
Un pays fait pour l’enfance la plus aventureuse et rêvée qui soit ! J’étais évidemment gâtée par le sort, mes parents habitaient dans une atmosphère superprivilégiée. Mes parents, mes amis, moi venions de tous horizons et, surtout, nous étions les enfants du parc en face de la maison. La petite sauvageonne que j’étais alors s’évertuait à cacher son statut d’enfant privilégiée. Chaque matin, notre chauffeur me conduisait en classe à bord d’une grande voiture noire. Et moi, j’avais tellement honte que je l’obligeais à s’arrêter deux blocs avant, pour que personne ne me voie. Je ne rêvais déjà que d’une chose : sortir de mon milieu pour aller voir du côté de la scène et des artistes, de la danse.
A 18 ans, en 1976, vous arrivez enfin à Paris où vous vous installez dans l’appartement de votre grand-mère maternelle, avenue Victor-Hugo…
Et là, mes seules amies sont celles de ma grand-mère qui ont toutes plus de 70 ans ! J’ai tout de suite adoré la compagnie de ces êtres extraordinaires, comme celle du peintre Tamara de Lempicka qui dormait à la maison à chacun de ses passages à Paris. Comme elle était très coquette, elle venait avec sa fille, qu’elle faisait passer pour sa petite sœur pour ne pas se vieillir… Et puis Louise Weiss qui avait connu Lénine et à qui les femmes doivent d’avoir obtenu le droit de vote en France ! Et puis encore Ray Bradbury, que ma grand-mère avait pris en stop au bord du lac Patzcuaro, au Mexique, lors de la nuit des morts, alors qu’il n’avait que 22 ans et elle 32. Ils sont restés amis pendant 60 ans. Lui aussi descendait à la maison lors de ses séjours à Paris. Vous voyez, j’étais gâtée !
Comment se comporte la jeune fille que vous êtes en face de tous ces êtres hors du commun ?
Pour être à la hauteur de ces modèles, il fallait se dépasser, ne pas se contenter d’être soi-même. C’est aussi sur toutes ces rencontres que j’ai fondé mon éthique. Un besoin total d’admiration. Je ne peux aimer que quand j’admire.
Justement, quelques années plus tard, vous rencontrez l’homme que vous aimez passionnément…
C’est en 1982 que je rencontre Bernard-Henri ; l’année de “Chassé-croisé”, mon premier film en tant que réalisatrice, entourée de mes amis : Pascal Greggory, Roman Polanski et Eric Rohmer pour l’unique fois de sa vie en acteur ! Pendant sept ans, nous avons vécu cet amour dans un total secret. Ce n’est qu’à partir de 1989 que nous avons vécu ensemble. Je m’installais avec l’intellectuel le plus brillant qui soit. J’étais très intimidée. Je ne voulais pas être la petite fille qui ne savait rien faire des tâches ménagères, qui avait été servie toute sa vie.
Par amour pour lui, vous tentez même de vous mettre à la cuisine…
Oh ! J’ai fait tant d’autres choses par amour pour lui ! Sauf que là, côté cuisine, c’était souvent une petite catastrophe ! Je m’étais lancée dans une frénétique invention dans l’élaboration de desserts très sophistiqués et, un soir où nous recevions de grands intellectuels, j’ai voulu me surpasser pour le dessert. J’en avais inventé un à base de crème de marrons, de myrtilles et de groseilles. Malheureusement, j’avais oublié de les cueillir de leurs minibranches ! Et tous les convives s’étranglaient avec les brindilles en faisant semblant de s’extasier sur mes talents !
Depuis, vous avez fait des progrès ? 
[Rires.] Oui, un peu. Bernard-Henri adore les bistrots, nous ne dînons jamais chez nous et il n’aime pas aller dans les maisons des autres non plus. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, nous sortons très peu. Le soir, nous aimons dîner tous les deux, en tête à tête, au resto !
Pourtant, à en croire une rumeur persistante, votre couple traverserait actuellement une forte zone de turbulences…
Cela fait plus de vingt ans que je vis avec lui un amour éperdu. Il m’a fait ce serment d’amour fou. Mon tempérament est latin, et je suis pétrie de Zweig, de Kleist, de Goethe et des poèmes d’Hölderlin. Pour la personne extraordinairement romantique que je suis, l’amour, c’est l’amour à mort. Je ne suis peut-être pas de mon époque, mais c’est ainsi. Les petites étreintes sans lendemain, les petits arrangements entre amis sont des choses qui ne sont pas pour moi. Je suis née pour adorer et être adorée.
Daphne Guinness, l’héritière des bières du même nom, prétend pourtant, dans le dernier numéro de “Harper’s Bazaar”, partager désormais la vie de votre mari à New York…
Tout cela n’est que du gossip et du trash anglo-saxon. Rassurez-vous, nous ne nous quittons pas et nous vivons sous le même toit.
Ces propos relèveraient donc de la mythomanie ?
Je vis une passion intense et entière. Je ne peux pas vivre autrement. Et Bernard-Henri a une adoration pour moi qu’il me prouve tous les jours. Ces rumeurs sont du pur poison. Elles m’ont fait vivre une forme de saison en enfer, c’est vrai. Il y a toujours des gens qui veulent votre mort. Sans doute certains ont-ils voulu la mienne.
Des photos circulent pourtant sur le Net, où ils apparaissent tous les deux…
Je ne regarde pas le Net. Je ne connais pas les photos dont vous parlez.
Cela fait plus d’un an qu’avec votre mari vous habitez l’hôtel Raphael. Pourquoi avoir quitté le boulevard Saint-Germain ?
Parce que l’an passé j’étais sous le charme d’un autre appartement ravissant, dans le VIIe arrondissement, dans lequel ma grand-mère m’avait emmenée, adolescente, boire du thé chez une de ses amies. Cet appartement devenait libre. J’ai voulu y habiter, donc. Nous avons vite vendu notre appartement et voilà ! Nous nous sommes retrouvés à l’hôtel ! Nos affaires se trouvent au garde-meubles. Les 13 000 livres de Bernard-Henri comme les laques de Chine de mon grand-père et tous les objets auxquels je suis si attachée, cette flottille de compagnons qui viennent de ma famille, moi qui n’ai plus de famille – tout cela dort quelque part, m’attend, nous attend. Mais, je vous le répète : tout va bien ; assez de malveillance et de gossip !
Cette année de nomadisme forcé vous a-t-elle souvent entraînée au Maroc ?
Nous sommes allés un peu partout, à Noël à Marrakech. Notre maison était remplie d’amis et d’artistes, c’était délicieux, l’île enchantée. La semaine prochaine, nous allons passer quelques jours de vacances dans notre petite maison à Saint-Paul-de-Vence, le village adorable où nous nous sommes mariés. Cet été, nous irons aussi très certainement au cap d’Antibes, comme nous le faisons chaque année. Pour nager. Jusqu’au phare. Certains étés, nous sommes les seuls à nous y risquer.
Un entraînement qui n’est sans doute pas étranger à la silhouette de sylphide qui est la vôtre dans le clip de “Porque te vas”, réalisé par Ali Mahdavi, le directeur artistique du Crazy Horse. Un clip par ailleurs ambigu où vous incarnez deux facettes d’un même personnage, l’amoureuse et le toréador, la passion et la raison…
C’est Ali Mahdavi, grand artiste, qui m’a voulue ainsi ! Il a voulu montrer la dualité qui se forme, quand on est amoureux, entre notre part masculine qui est la raison salvatrice, peut-être, et notre part féminine qui est une béatitude masochiste. A la fin, l’héroïne tue la raison qui est en elle.
C’est comme cela que vous vous voyez, vous aussi ?
Je suis une amoureuse exaltée qui serait capable de tuer ou de se tuer par amour, c’est vrai. Je ne peux vivre que dans la passion. C’est ma nature !



Text pris de site: Paris Match
Photos: Site d'Arielle Dombasle

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