quinta-feira, 26 de maio de 2011

Interview - Paris Match Belgique


Votre septième album sera dans les bacs dans les prochains jours. Comment vous sentez-vous à l’aube de sa sortie? Comme un cheval qui aurait galopé dans un tunnel pendant deux ans, ces autres chevaux que sont les musiciens, les orchestrateurs, les équipes techniques. Et enfin, à la sortie, à la lumière, il y a l’éclosion de la musique et sa rencontre avec le public.
Ressentez-vous encore de la pression aujourd’hui ?
Une pression énorme. Il faut que ce qu’on a construit avec tellement d’invention, de travail, d’amour, de passion plaise ! Or, comment savoir à l’avance si l’on va séduire?
Vous avez baptisé l’album « Diva latina »…
C’est Mercury/Universal, ma maison de disques, qui l’a baptisé ainsi. C’est évidemment une référence au monde lyrique. J’ai une longue expérience du chant classique ; j’ai travaillé ma voix avec le bel canto et les grands morceaux lyriques. Pour cet album, je me sers de ma voix dans des styles plus légers, tels que les mambos ou le calypso.
Une transition facile?
Une fois qu’on a appris à chanter le lyrique, on peut tout chanter : le blues, le negro spiritual, etc. La voix est comme un petit animal qu’on apprivoise, un don doublé d’un outil façonné… C’est merveilleux
Vous la travaillez encore beaucoup aujourd’hui ?
Il faut toujours continuer d’exercer sa voix. L’apprentissage, l’interprétation, la réécriture n’ont jamais de fin.
Vous avez collaboré principalement avec votre producteur Dave Clark sur cet album ; quels maître-mots utiliseriez-vous pour en qualifier l’esprit ?
C’est un album qui est fait pour la joie, pour danser, un son latin swing. Beaucoup de rythmes sur des standards que les gens adorent.
Quelle est la principale différence entre celui-ci et le précédent ?
L’album que Philippe Katerine avait écrit pour moi était plus pop et je chantais en français ; dans celui-ci, je renoue avec ce que le public me demande toujours : de l’émotion vocale et de la danse, du groove, de la salsa, et de l’espagnol .
Une demande du public seulement, ou aussi un besoin personnel?
C’est un retour aux sources, ce sont mes dix-huit ans au Mexique, c’est ma langue, l’espagnol, c’est le rythme, l’émotion, c’est mon coeur…
Pour la séance photo d’aujourd’hui, nous avons choisi ensemble d’illustrer trois portraits de femmes -la religieuse, l’ingénue et la femme libérée- très présentes dans la Movida, mouvement qui a inspiré directement votre album. De laquelle de ces femmes vous sentez-vous la plus proche ?
Ce sont des stéréotypes interprétés pour la photo mais je dirais probablement du personnage mystique, la religieuse.
C’est un modèle? Un idéal à atteindre?
C’est un absolu… Et aussi, bien sûr, l’influence de ma vie au Mexique, mon éducation très catholique et toutes ces figures de femmes étonnantes : Sainte Therèse D’Avila, Sainte Catherine de Sienne, Sor Juana Inés de la Cruz, qui m’ont bouleversée … Comme Saint Ignace de Loyola ou Saint Augustin, ce sont des êtres qui nous ont éclairés par leur douceur, leur intelligence, leur manière de comprendre le monde. Pour moi, ce sont les modèles absolus, tout comme la Vierge Marie et la Virgen de Guadalupe !
On comprend que vous aimez la femme et ce qu’elle représente. Auriez-vous pu être un homme?
Dans mon dernier clip Porque te vas, réalisé pour “Diva Latina” par Ali Madavi, le réalisateur a voulu confronter Arielle femme et Arielle homme. Je suis femme fatale et jeune garçon matador simultanément.
Et comment interprétez-vous ces deux rôles? Y en a-t-il un plus fort que l’autre?
Le clip évoque les tourments de l’amour. Nous sommes déchirés, une lutte dans notre être même, le metteur en scène a voulu le triomphe du féminin lié à la passion, à la sensualité et à l’instinct ; sur le “matador” celui qui est lié à la raison.
Quel homme vivant rêveriez-vous d’être?
Bernard Henry ! Je l’aime tellement,c’est mon fiancé.
Au point de vouloir être lui ? Il représente donc bien plus que votre « moitié » ?
Oh! c’est l’amour, on ne sait pas ce qu’il y a derrière l’amour, c’est si vaste…
Il y a quelques années, vous avez expliqué que c’était l’objectif des photographes et le regard des réalisateurs qui avaient forgé votre image de muse. N’avez-vous jamais l’impression que le contrôle de votre propre identité vous échappe?
Bien sûr, elle vous échappe, c’est justement ce qui est intéressant, la rencontre avec d’autres artistes . On arrive tel qu’on est, avec sa propre sensibilité ; ensuite c’est la collision avec un autre univers, tels deux cosmos qui se rejoignent et créent ensemble une chose nouvelle. Cela ne réussit pas à chaque fois, mais la démarche c’est le principe de la création même.
Donc la collaboration est nécessaire, source d’inspiration ?
Absolument. Tout au long de mon parcours, j’ai voulu suivre une forme de divination instinctive, réaliser les choses dans l’exaltation, dans l’émotion, mais aussi me laisser porter par la légèreté du hasard des rencontres. A un moment ou un autre, la plupart des artistes cherchent à se protéger et s’enferment dans une tour d’ivoire. Moi, j’ai toujours essayé de rester accessible, ouverte aux influences extérieures. Vivante, quoi !
On dirait que le fait de travailler avec d’autres artistes vous procure un sentiment de sécurité.
Sécurité ,non, c’est un risque au contraire. Lorsqu’il s’agit de travailler avec des personnes que je ne connais pas. J’aime cette l’idée. Je n’ai aucun mal à m’entendre avec des gens très différents, c’est aussi, sans doute, du au fait que j’ai été élevée à l’étranger. Et j’aime ce qui m’est étranger.
Vous avez composé la chanson “Just a Woman”, la seule de vos créations que vous ayez exploitée…
Oui. Sur une aria de Mozart tout de même mais c’est un hymne à la femme …un hommage que je souhaitais rendre au courage, aux vertus de toutes les femmes.
Avez-vous jamais envisagé de composer tout un album?
Pour “Diva Latina”, j’ai réadapté beaucoup de musiques, j’en ai réécrit plusieurs et mis des mots sur l’hymne abolu de toute charradea “El gato Montes” et c’est vrai que j’y ai pris beaucoup de plaisir.
Vous êtes une des rares artistes françaises qui font le show “à l’américaine”, vous proposez un univers très particulier et vous avez déjà sorti six albums à succès. Comment expliquez-vous cette réussite?
Cela vient peut-être du fait que je suis issue de l’apprentissage de la musique classique ; c’est là que j’ai compris l’importance de mise en scène , l’opéra, ses thèmes, ses univers. Dans chaque performance, il faut apporter un plus au public, il faut lui offrir un vrai spectacle.
Vous aviez proposé « Le vidéo glam show », un concept autour de votre dernier album ; avez-vous déjà songé à la façon dont vous porterez Diva Latina à la scène?
On va donner des concerts avec les musiciens et les danseurs, c’est essentiellement un album d’émotion et de danse ! Dès que les gens l’écoutent, ils bougent ! C’est ce que je voulais.
Parlons un peu de cinéma : avez vous des projets dans ce domaine? Vous sentez-vous aujourd’hui plutôt chanteuse ou actrice ?
Ces deux dernières années, je me suis beaucoup consacrée à la musique et aux concerts, je n’ai pas eu de temps pour le cinéma. Ah si, j’ai tourné « Une Femme Enfant », un film de Jean-Pierre Mocky. Vous le connaissez, c’est l’être marginal par excellence ; le film sortira dans un seul cinéma, le sien. C’est sa liberté de cinéaste . Absolue .
Avez-vous déjà songé à arrêter ? Pensez-vous qu’il vient un moment où il vaut mieux partir plutôt qu’être oubliée ?
On peut s’arrêter dès le tout début d’une carrière. Tant de choses peuvent forcer les gens à s’arrêter . Le succès, la demande du public trop intense… La pression. Moi, non, j’y réponds !
Avez-vous des regrets par rapport à certains choix de carrière ?
Non, absolument pas. En tant qu’actrice il m’est arrivé de participer à des films très “d’avant-garde” ; même si parfois le résultat était décevant, j’ai toujours pris un énorme plaisir à les faire, et finalement, il n’y a que cela qui compte. L’art de s’amuser, de créer, c’est la vie d’artiste. Sinon il n’y a plus qu’à se flinguer !
Arielle Dombasle se confie à Alexis McDrew

  1. Text Pris de site d'Arielle Dombasle
  2. www.arielle-dombasle.com

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