segunda-feira, 16 de maio de 2011

"Je suis une Show Girl" - Journal Du Dimanche


Tour à tour ardente et lunaire, sensuelle et cérébrale, éminente et bambocheuse, telle est Arielle Dombasle. Ponctuelle aussi, lorsqu’elle prend soin de rappeler à l’heure convenue pour parler, encore et encore, de son dernier disque. « Je suis en pleine effervescence. J’ai très envie de faire de nombreux concerts car, vous savez, je suis aussi une show girl ! » Cannes attendra… Chanté en espagnol, la langue de son enfance mexicaine, le répertoire de Diva Latina s’inscrit dans la lignée d’Amor Amor (sorti en 2004, son plus grand succès à ce jour) avec son lot de reprises archiconnues, principalement de vieux tubes planétaires et dansants comme Porque te vas, Pata Pata, La Colegiala, les très joyeux Gopher Mambo, d’Ima Sumac, et Mambo 5, de Lou Bega.
On y trouve aussi Mala Vida, cher aux fans de la Mano Negra, groupe des débuts de Manu Chao, et même Hasta siempre, l’hymne à Che Guevara, qui, selon elle, « fait écho au printemps arabe, pour lequel on aimerait bien voir se lever des Che… » « Guevara reste une figure christique du courage pour tous les Latinos. Le Mexique est aussi l’un des rares pays à n’avoir jamais coupé les ponts avec Cuba. Entre les deux pays, les échanges musicaux ont toujours été intenses. C’est le caribbean sound ! » À ce propos, que pense-t-elle du dernier album de la diva cubaine, Omara Portuondo : « Omara qui ? »
Ses « madeleines de Proust »
« Ces airs que j’ai choisis, coupe-t-elle, ont accompagné ma vie. Sur Amor Amor j’avais choisi des standards des années 1920 à 1950. Ici, ce sont mes madeleines de Proust. » Des madeleines actualisées d’une fine touche électro en accord avec Dave Clarke, un DJ techno anglais. Il lui a confié un clavier Moog, dont elle joue de son seul index. « C’est subtil et dosé car je ne voulais pas de sons synthétiques mais des instruments organiques, des cuivres trépidants, des congas, du caron et du guiro, un feeling très primitif. » Moderne et classique en somme, histoire de ne froisser personne : passé le charme de son atmosphère exubérante, Diva Latina ne cache pas ses intentions de production calibrée, approuvée en haut lieu chez Universal, son nouveau bercail après une décennie aux bons soins de Sony. « Trois ans de travail et de grands musiciens », jure-t-elle.
Sans (trop) abuser de ces envolées lyriques dont elle s’est montrée capable dès ses premiers albums (Liberta en 2000 et Extase 2002, alliant chants sacrés et extases technoïdes), Dombasle privilégie, ici, « la lumière, la gaieté, la force de vie ». « J’aime rire et faire danser. Ce n’est pas un disque si sentimental que ça, plutôt un hymne à la joie, la passion, l’émotion. » Les paroles de Porque te vas (« Toutes les promesses de ton amour partiront avec toi… ») sont pourtant sentimentales en diable, elle l’admet. « Au Mexique, on vit intensément les cœurs brisés, la langueur. » Mais elle, la « Mexicaine blonde », se veut avant tout entière et libre : « On ne peut pas me mettre dans un petit wagon qui va tout droit. J’aime les chemins qui bifurquent. »
Diva Latina (Universal), sortie lundi.
écrit par Alexis Campion

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