sexta-feira, 27 de maio de 2011

Reportage - Marianne du 21 mai 2011



Arielle Dombasle est, à sa manière, une Andy Warhol de la chanson ; elle n’est ni une chanteuse populaire, puisqu’elle se protège des effets néfastes de l’air du temps, ni une chanteuse pop . Plutôt une îcone du pop art. Une idole au sens étymologique du terme: une image. Une image qui joue de son image. Ses deux derniers albums - » Liberta « (2000) et « Amor »(2004)- avaient, certes, rencontré un large public. Mais son dernier opus, « Glamourt à mort », en collaboration avec Philippe Katerine, avait été boudé par un public dérouté par un album trop décalé. L’ironie était trop visible. Or, Arielle ne doit jamais sortir de l’ambiguïté qu’elle a su habilement tisser depuis des années. Cette superficialité apparente lui assure une profondeur permanente. C’est là son charme. L’artiste revient donc à ses premières amours pour chanter la passion amoureuse. Diva Latina est une déclaration d’amour, dit-elle. Pour elle, tout ce qui ne se chante pas n’existe pas.
Le titre phare, Diva Latina, est chanté en espagnol, la langue maternelle d’Arielle Dombasle. Avec cet album qu’elle définit comme « salsa-swing », elle sait qu’elle n’invente pas un courant musical, mais qu’elle lance un concept musical. La chanson est bien devenue  un art et un jeu pour cette artiste dont la notoriété a dépassé depuis longtemps le quart d’heure imparti au commun des mortels.
Il fallait de l’audace pour reprendre des standards latinos dont certains hantent encore l’imaginaire des Français : Porque te vas, un air entêtant qui a bouleversé plusieurs générations, donne le tempo de l’album -nos émois adolescents sur des rythmes de techno-parade…Il fallait encore une bonne dose d’insouciance pour reprendre avec fougue la Colegiala, cet air publicitaire des années 80 définitivement attaché à une marque de café. Or, récupérer un objet de consommation pour tenter d’en refaire une chanson reste une démarche très warholienne. En fait, Arielle Dombasle ne fait pas de reprises mais de la sérigraphie musicale, cette technique qui produisait à l’infini un visage sur des fonds de couleur différents. Arielle duplique des airs colorés par des sons techno ou par son vibrato. Hasta Siempre, (« Avec toi pour toujours ») est la reprise aussi exaltée que swinguée d’un chant écrit à la gloire de Che Guevara, qui transforme Arielle Dombasle, icône de l’intelligentsia parisienne, en Pasionaria révolutionnaire. Diva Latina est le fruit d’un démarche profondément sincère et d’un détournement parfaitement assumé.Olivier Maison
  1. Text Pris de site d'Arielle Dombasle
  2. www.arielle-dombasle.com

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